Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le point livres de Saint Jean Trolimon
6 novembre 2020

nouveauté de la semaine

Nouveautés à découvrir!

Livres en lice pour le Festival Etonnants voyageurs 2020

 

"Les 700 aveugles de Bafia"

de Mutt-Lon

Les 700 aveugles de Bafia par Mutt-Lon

Les 700 aveugles de Bafia retrace le destin de deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer : Damienne Bourdin, jeune Marseillaise, médecin des troupes coloniales, fraîchement arrivée en Afrique pour travailler auprès du Dr Jamot, et Débora Edoa, infirmière auxiliaire indigène, princesse Ewondo. Nous sommes en 1929 au Cameroun. Le Dr Eugène Jamot, grand nom de la médecine tropicale, dirige la Mission permanente de prophylaxie de la maladie du sommeil. À la tête d’une équipe de médecins français et d'infirmiers indigènes, il tente de lutter contre la terrible maladie. Malheureusement une bavure médicale survient dans une subdivision sanitaire, qui rend aveugles plusieurs centaines d’indigènes. Damienne se voit confier par Jamot la responsabilité d'exfiltrer Débora, dont la présence sur les lieux de la révolte est sur le point de provoquer une guerre tribale. Ce magnifique roman au suspens haletant nous ramène dans l'Afrique-Équatoriale de l'entre-deux guerres sous administration française. Avec talent, Mutt-Lon dresse le portrait incroyablement romanesque d’une femme qui, malgré les échecs et les déceptions d’une première vie, est déterminée à accomplir son rêve à tout prix. Il nous invite aussi à redécouvrir l’œuvre colossale du Dr Jamot au Cameroun et à nous plonger au cœur de l'affaire des 700 aveugles de Bafia, que la grande Histoire semble soucieuse d’occulter.

"Morceaux cassés d'une chose"
de Oscar Coop-Phane
Morceaux cassés d'une chose
Certains auteurs attendent la fin de leurs jours pour revenir sur leurs premiers pas dans l’existence et en littérature. Oscar Coop-Phane n’aura attendu que ses trente ans pour raconter ce qu’est la vie d’un écrivain aujourd’hui. Ce que cet étrange travail représente pour lui de joies comme de sacrifices. Son récit n’est pas linéaire ou chronologique mais éclaté  ; Oscar s’y livre par fragments (définition: morceaux cassés d’une chose), dans de courts chapitres aux titres éloquents (P.I : L’encre, La feuille, L’auteur, La fuite, Le titre… P.II : Parler, S’asseoir, Parader, Boire..). Il mêle ainsi des souvenirs d’âges différents – de son enfance, son adolescence, sa vie d’homme.
  Le propos peut d’abord sembler trivial ; les bêtises en classe, les copains, sa découverte des filles, de la littérature ; les petits boulots, pion, barman ou dealer, pour vivre et écrire ; les premiers manuscrits, les refus  ; puis le succès, soudain, ses livres en librairie  ; et les galères encore, le métier d’écrivain, les interviews, les salons, la peur de la précarité. Mais son récit fourmille de détails qui sont autant de clés  : une montre Swatch offerte par sa mère qu’elle prétend être un cadeau de son père, alors qu’il vient de quitter leur foyer  ; le geste d’un patron de restaurant près de son lycée qui, chaque fois qu’Oscar s’y rend pour déjeuner, lui rend discrètement le billet avec lequel il vient de payer  ; le visage d’une jeune fille, un soir, qui comme lui, semble cacher une cicatrice  ; le mépris d’un éditeur ou le regard surpris d’un lecteur qui le voit servir derrière un bar alors que son visage est dans le journal. Car les détails révèlent les événements ; une enfance heurtée par les disputes puis le divorce de ses parents ; une vie de débrouilles pour se loger, manger, dès 16 ans  ; le souvenir du corps d’un autre en soi, gamin ; la crainte de ne jamais être publié puis de ne pas pouvoir en vivre. Et aussi, la beauté, tant de joies : la liberté, à Paris, Berlin ou Rome  ; les vrais amis et la compagnie des auteurs, Bove, Calaferte ou Dabit  ; son premier prix, la fierté  ; les rencontres de certains lecteurs  ; une femme, l’amour, puis une enfant, sa fille. Et l’écriture toujours.
  C’est une existence courte, mais intense. Une leçon de courage et de style tant l’écriture ciselée d’Oscar Coop-Phane émerveille. D’une grâce et d’une justesse bouleversantes, ce livre aurait pu s’appeler Morceaux cassés d’une vie autant que Lettre à un jeune écrivain. Ou, s’il avait été écrit par un autre, Et tu seras auteur, mon fils.
"Otages"
de Nina Bouraoui
Otages par Bouraoui
« Je m’appelle Sylvie Meyer. J’ai 53 ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. »
Sylvie est une femme banale, modeste, ponctuelle, solide, bonne camarade, une femme simple, sur qui on peut compter. Lorsque son mari l’a quittée, elle n’a rien dit, elle n’a pas pleuré, elle a essayé de faire comme si tout allait bien, d’élever ses fils, d’occuper sa place dans ce lit devenu trop grand pour elle.
Lorsque son patron lui a demandé de faire des heures supplémentaires, de surveiller les autres salariés, elle n’a pas protesté : elle a agi comme les autres l’espéraient. Jusqu’à ce matin de novembre où cette violence du monde, des autres, sa solitude, l’injustice se sont imposées à elle. En une nuit, elle détruit tout. Ce qu’elle fait est condamnable, passable de poursuite, d’un emprisonnement mais le temps de cette révolte Sylvie se sent vivante. Elle renaît.
Un portrait de femme magnifique, bouleversant : chaque douleur et chaque mot de Sylvie deviennent les nôtres et font écho à notre vie, à notre part de pardon, à nos espoirs de liberté et de paix.

"La carte des regrets"
de Nathalie Skowronek
La carte des regrets
Suicide, assassinat, mort accidentelle  ? Les circonstances de la mort de Véronique Verbruggen sur un sentier des Cévennes n’auraient pas valu plus de quelques lignes dans la presse si la victime n’avait pas été une éditrice reconnue. Deux hommes s’interrogent et partagent un même chagrin  : Daniel Meyer, son mari, ophtalmologue,  et Titus Séguier, son amant, cinéaste qui jusqu’au bout aura attendu qu’elle vienne partager sa vie.
 
Pour Daniel, rien n’est jamais venu troubler les vingt ans de vie commune avec sa femme, qu’il aime indéfectiblement. Quant à Titus, dépossédé de son amour, il hésite entre se taire par respect des convenances ou élever à Véronique un «  testament amoureux  » cinématographique, en poursuivant le projet entamé avec elle avant sa disparition.
 
Il y a aussi Mina, la fille de Véronique, vingt et un ans, née d’un premier amour. Trop de sous-entendus, d’indices qui ne trouvent pas leur place dans le puzzle familial… Qui était cette mère dont les tourments se lisaient en filigrane  ? Demander des éclaircissements à son beau-père serait si douloureux pour Daniel… Alors Mina remonte la trace de Titus Séguier. Elle découvre la complexité d’une mère écartelée, celle des sentiments, et comprend qu’on ne connait jamais tout à fait cet autre qui nous semblait si proche.
 
Derrière le vernis des apparences, le portrait bouleversant d’une femme qui ne pouvait pas choisir. Nathalie Skowronek dit avec une grande subtilité les différentes facettes de l’amour et comment si les époques changent, les écartèlements du cœur demeurent.

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le point livres de Saint Jean Trolimon
  • proposer un accès gratuit à la lecture ouvert tous les samedis de 10h à 12h 9 rue du Cap Sizun 29120 St Jean Trolimon https://www.facebook.com/pg/Point-livres-de-st-jean-trolimon-111053352590896/about/?ref=page_internal
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 2 103
Newsletter
3 abonnés
Publicité